Agression à la gare de Lyon: l'assaillant toujours en garde à vue

Des experts de la police scientifique sur les lieux d'une attaque à la Gare de Lyon, le 3 février 2024 à Paris

Paris (AFP) - La garde à vue de l'homme de 32 ans qui a blessé trois personnes dont une grièvement samedi matin gare de Lyon à Paris était toujours en cours lundi midi, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Mis en cause dans cette enquête ouverte pour tentative d'assassinats, sa garde à vue peut durer jusqu'à 48 heures et devrait donc s'achever au plus tard lundi soir ou mardi.

Elle avait été interrompue samedi soir jusque dimanche après-midi pour un passage à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police (I3P).

L'agression a eu lieu samedi matin peu après 07H30: l'assaillant a blessé grièvement un homme de 66 ans en lui portant un coup de couteau à l'abdomen et deux coups de marteau à la tête, selon une source policière.

Le pronostic vital de cet homme était "toujours engagé" lundi midi, d'après la source proche du dossier.

Deux autres personnes ont été blessées, dont l'une était déjà sortie de l'hôpital samedi soir.

L'enquête a été confiée au 2e district de la police judiciaire parisienne.

L'assaillant, de nationalité malienne, était "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents trouvés en sa possession, a indiqué samedi lors d'un point-presse le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.

Il était jusque-là inconnu des services de police français comme italiens, selon une source policière.

Né en 1992, "il a obtenu un permis de séjour" en Italie "pour protection subsidiaire" (protection donnée par un Etat pour les personnes ne remplissant pas les critères de l'asile), a indiqué le service de presse de la police nationale italienne, interrogé dimanche.

"Il se trouvait dans la province de Turin où il suivait des soins dans un centre pour la santé mentale", a-t-on ajouté.

L'assaillant "souffre de troubles psychiatriques", avait d'ores et déjà précisé samedi matin le préfet Nuñez et "des médicaments" ont été retrouvés sur lui.

Les enquêteurs travaillent par ailleurs sur un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant, sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras.

Sur l'une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l'auteur du compte écrit : "R.I.P. (repose en paix, NDLR) dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis". Dans d'autres vidéos, il exprime notamment son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire française au Mali.

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