Sondage : les migrations climatiques plus préoccupantes que l'invasion russe de l'Ukraine

Des habitants se rassemblent à un point de distribution d'aide pour recevoir des fournitures dans le centre-ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine. ©AP Photo/Bernat Armangue

Selon une nouvelle enquête, les électeurs européens sont plus préoccupés par les migrations liées au changement climatique que par la menace que représente la Russie.

Réalisée en amont de la conférence de Munich sur la sécurité (MSC), elle révèle que les inquiétudes liées aux migrations massives résultant de la guerre ou du changement climatique ont bondi au cours de l'année écoulée, dépassant l'agression russe. D'autres préoccupations liées au climat figurent également en bonne place dans l'indice de sécurité du MSC.

En Italie, les trois principales préoccupations sont les conditions météorologiques extrêmes et les incendies de forêt, le changement climatique en général et la destruction des habitats naturels. L'Allemagne est la plus préoccupée par les migrations massives résultant de la guerre ou du changement climatique, tandis que la France place ce risque en deuxième position.

L'enquête a interrogé 12 000 personnes des pays du G7 ainsi que du Brésil, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud sur leur perception de 32 risques différents.

En dehors du G7, le changement climatique reste le problème le plus important. Dans tous les pays, à l'exception des États-Unis, au moins l'une des trois menaces environnementales incluses dans l'indice figure parmi les trois principales préoccupations.

Les citoyens du monde entier continuent de partager de vives inquiétudes quant aux menaces qui pèsent sur l'environnement.

"Malgré d'importantes différences dans la perception des risques, les citoyens du monde entier continuent de partager de graves inquiétudes concernant les menaces environnementales", affirment les auteurs du rapport.

Une "course au sommet" pour le leadership climatique ?

En dehors de l'enquête sur l'indice de sécurité, le rapport du MSC qui l'accompagne, intitulé "Lose-Lose ?", s'est également penché sur l'action mondiale en matière de climat.

Si l'alignement croissant des objectifs climatiques, géopolitiques et économiques peut contribuer à faire progresser les objectifs écologiques, les auteurs du rapport estiment que les perspectives nationales risquent de compromettre la collaboration.

"Alors que de plus en plus d'États définissent leur réussite par rapport à d'autres, un cercle vicieux de réflexion sur les gains relatifs, de pertes de prospérité et de tensions géopolitiques croissantes menace de se mettre en place", peut-on lire dans le rapport.

La concurrence internationale en matière d'innovation pourrait être bénéfique pour le progrès, en créant une "course au sommet" entre la Chine et les États-Unis. Mais il y a des risques pour la réalisation des objectifs de réduction nette à zéro, si les pays choisissent d'utiliser cette rivalité sur les technologies vertes à d'autres fins politiques.

Les frictions internationales sur les subventions climatiques et la tarification du carbone pourraient également compromettre le leadership vert.

Dans l'ensemble, le rapport indique qu'une coopération positive plus approfondie entre les pays à revenu élevé et les pays à faible revenu est nécessaire pour atteindre les objectifs nets zéro au niveau mondial, notamment en ce qui concerne le financement de la lutte contre le changement climatique et l'approvisionnement en minerais essentiels à la transition écologique.

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