Mort à 91 ans de Cornelio Sommaruga, qui a dirigé pendant près de 13 ans le CICR

Le Suisse Cornelio Sommaruga, ancien président du Comité international de la Croix-Rouge, le 2 juin 2006 à Paris

Genève (AFP) - Le Suisse Cornelio Sommaruga, qui a dirigé le Comité international de la Croix-Rouge pendant près de 13 ans, est mort à l'âge de 91 ans, a annoncé lundi son fils aux médias suisses.

Le CICR s'est dit "profondément attristé" par cette nouvelle, qualifiant celui qui en a été le président de 1987 à 1999 de défenseur infatigable des victimes de conflits armés.

Il s'est éteint dans la nuit de samedi à dimanche, a précisé son fils, l'homme politique suisse Carlo Sommaruga.

Né à Rome en 1932, dans une famille originaire du canton italophone du Tessin, il était titulaire d'un doctorat en droit de l'Université de Zurich.

Avant de rejoindre le Comité international de la Croix-Rouge en 1986, Cornelio Sommaruga a occupé diverses fonctions dans la diplomatie suisse et a notamment été le secrétaire général adjoint de l'Association européenne de libre-échange (AELE).

Au cours de son mandat à la tête du CICR, le monde a subi des bouleversements historiques majeurs à la fin de la Guerre froide.

Sous sa direction, le Comité international de la Croix-Rouge a été confronté à la guerre en ex-Yougoslavie, à la première guerre de Tchétchénie et au génocide au Rwanda.

Il aurait raconté plus tard que le meurtre, en décembre 1996 en Tchétchénie, dans le Caucase russe, de six expatriés du CICR pendant qu'ils dormaient avait été le défi le plus difficile qu'il avait dû relever pendant son mandat.

A la suite de ces meurtres, le Comité a renforcé sa diplomatie humanitaire auprès de tous les acteurs des conflits, les gouvernements mais aussi les groupes armés non gouvernementaux.

"Cornelio Sommaruga a porté sans relâche la voix des personnes touchées par les conflits armés. Il a su mobiliser la communauté internationale, avec force, pour mieux les protéger à travers le droit international humanitaire, par exemple en s’engageant sur l'interdiction des mines antipersonnel, qui a mené au Traité d’Ottawa", a écrit le CICR dans un communiqué.

"Fervent défenseur des principes fondamentaux d'humanité, d'impartialité, de neutralité et d'indépendance, il a suscité bien des vocations humanitaires de par son engagement, son charisme et son intégrité", a-t-il ajouté.

Après avoir quitté le CICR, M. Sommaruga a rempli, entre autres, plusieurs missions pour les Nations unies et présidé le Centre international de déminage humanitaire (CIDHG) à Genève.

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