Un rat perturbe les vols de la compagnie nationale du Sri Lanka déjà mal-en-point

Un avion de la compagnie SriLankan Airlines sur le tarmac de l'aéroport Bandaranaike de Colombo, à Katunayake le 26 septembre 2022

Colombo (AFP) - La compagnie aérienne nationale du Sri Lanka a accusé mardi un rat d'avoir cloué au sol un de ses Airbus pendant trois jours, avec des retards à la chaîne, s'inquiétant de l'image donnée aux futurs investisseurs censés la renflouer.

Le rongeur a été aperçu jeudi tentant de profiter du vol de SriLankan Airlines au départ de la ville pakistanaise de Lahore, obligeant la compagnie à vérifier minutieusement qu'il n'ait pas grignoté des composants critiques de l'appareil.

Selon un responsable de la compagnie aérienne, l'avion a depuis repris ses vols, mais ce retard a perturbé les plannings, affectant d'autres vols.

"L'avion a été cloué au sol pendant trois jours à Colombo" et ne pouvait "voler sans s'assurer que le rat ait été retrouvé", a-t-il déclaré, en précisant que le rongeur avait été retrouvé mort.

La compagnie aérienne, dont les pertes cumulées flirtaient avec 1,8 milliard de dollars fin mars 2023, est par ailleurs à court de devises pour payer la révision obligatoire des moteurs, ce qui a cloué au sol pendant plus d'un an trois de ses 23 appareils.

Les gouvernements successifs ont échoué à revendre SriLankan Airlines, l'un d'eux ayant même, sans succès, abaissé le prix à un dollar symbolique.

Le ministre de l'Aviation Nimal Siripala de Silva a déclaré aux journalistes que le rat clandestin risquait d'effrayer "les quelques investisseurs" encore intéressés. C'est l'une de ces entreprises publiques considérées comme un fardeau pour le budget du pays par le Fonds monétaire international qui a renfloué le Sri Lanka en 2023 par un prêt de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans.

SriLankan Airlines était rentable jusqu'à ce qu'un accord de gestion avec Emirates soit résilié en 2008, après un différend avec Mahinda Rajapaksa, président du SriLanka de 2005 à 2015. La compagnie avait refusé de donner à sa famille, revenant de vacances à Londres, les sièges d'autres passagers.

Ironiquement, l'une de ses meilleures années fut 2001, grâce aux indemnités d'assurance couvrant la destruction d'appareils dans une attaque du mouvement séparatiste des Tigres tamouls, qui avait par ailleurs apporté une solution imprévue à un problème d'offre surcapacitaire.

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