Caracas (Venezuela) (AFP) - Un chef de campagne de María Corina Machado a été détenu au Venezuela, a dénoncé samedi la dirigeante de l'opposition, portant à quatre le nombre de dirigeants de son parti détenus depuis janvier.
"Je dénonce le régime de Nicolás Maduro qui a kidnappé notre directeur de campagne de l'État de Barinas, Emill Brandt", a déclaré Mme Machado sur X.
En début de semaine, Mme Machado s'est rendue à Barinas, l'État natal du défunt président Hugo Chávez, dans le cadre de sa campagne pour les élections présidentielles du 28 juillet. Elle souhaite se présenter, bien qu'elle ait été déclarée inéligible par la justice.
Selon le parti de Mme Machado, Vente Venezuela, M. Brandt est "persécuté" depuis janvier par les forces de police. "Il a été arrêté le 9 mars à l'aube. Sa famille ne sait pas où il se trouve", a ajouté le parti.
En janvier, trois autres dirigeants régionaux de l'équipe de campagne de Mme Machado avaient été arrêtés pour des liens présumés avec des complots contre le gouvernement de M. Maduro.
Les trois dirigeants sont détenus au siège d'El Helicoide, une prison redoutée des services de renseignement, que les organisations de défense des droits de l'homme décrivent comme un "centre de torture".
Pour Mme Machado, cette nouvelle arrestation constitue "une nouvelle violation de l'accord de la Barbade déjà bafoué" signé entre le gouvernement et l'opposition pour les élections présidentielles.
Gouvernement et opposition avaient convenu en octobre à la Barbade de l'organisation de ce scrutin au cours du second semestre 2024 en présence d'observateurs internationaux.
Cet accord, sous l'égide notamment de la Norvège, médiatrice dans les négociations, ouvrait aussi à ceux "aspirant à se présenter" la possibilité de contester devant la justice leur inéligibilité.
L'opposition espérait que cette procédure permettrait à sa championne, Maria Corina Machado, déclarée inéligible par la justice, de pouvoir finalement se présenter.
Mais la Cour suprême, accusée d'être aux ordres du pouvoir, a confirmé le 26 janvier l'inéligibilité de celle qui avait remporté haut la main en octobre la primaire de l'opposition vénézuélienne, recueillant plus de deux millions de voix et 92% des suffrages.
