Le président du Salvador propose de "résoudre" la crise sécuritaire en Haïti

Le président du Salvador, Nayib Bukele, lors d'une conférence de presse après avoir voté lors des élections présidentielles à San Salvador, le 4 février 2024

San Salvador (AFP) - Le président du Salvador, Nayib Bukele, qui est parvenu à un effondrement de la criminalité dans le pays avec sa main de fer contre les gangs, a proposé dimanche de "résoudre" la crise sécuritaire en Haïti, où les violences liées aux bandes criminelles ne cessent d'augmenter.

"Nous pouvons résoudre les choses", a-t-il écrit sur X en partageant un message sur la crise en Haïti. "Mais nous aurons besoin d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, du consentement du pays hôte et que tous les frais de la mission soient couverts", a-t-il ajouté.

Le bureau de presse de la présidence a ensuite indiqué que M. Bukele faisait "référence à la situation politique et sociale que traverse Haïti".

Aucun détail n'a cependant été communiqué sur la manière dont le Salvador s'y prendrait pour "résoudre" la crise dans le pays le plus pauvre des Amériques, où les gangs contrôlent la majeure partie de la capitale Port-au-Prince ainsi que les routes menant au reste du territoire.

Ces bandes s'en prennent depuis plusieurs jours aux commissariats, prisons et tribunaux, en l'absence du Premier ministre Ariel Henry, dont elles réclament la démission tout comme une partie de la population.

Le Premier ministre serait bloqué dans le territoire américain de Porto Rico après un voyage à l'étranger.

Le gouvernement haïtien a décrété l'état d'urgence dans le département de l'Ouest qui comprend Port-au-Prince, ainsi qu'un couvre-feu nocturne, difficilement applicable par des forces de l'ordre déjà dépassées.

Le jeune chef d'Etat salvadorien, 42 ans, est plébiscité pour sa lutte anticriminalité au-delà même des frontières du pays, même si les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent régulièrement des détentions arbitraires massives.

Quelque 75.000 personnes ont été emprisonnées dans le pays dans le cadre de l'état d'urgence en vigueur depuis mars 2022. Environ 7.000 ont été innocentées depuis.

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