Nouvelles opérations anti-drogue "Place nette XXL"

Un policier et son chien renifleur en patrouille dans un quartier de Marseille, le 21 mars 2024

Roubaix (AFP) - Une semaine après Marseille, quatre nouvelles opérations anti-drogue "place nette XXL" ont été menées lundi matin en France, portant à "plus de 187" le nombre d'interpellations selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a promis de nouvelles offensives dans "les semaines qui viennent".

Au total, "15.000 policiers, gendarmes et douaniers seront mobilisés cette semaine" en France sur les opérations "Place nette XXL", a indiqué le ministère de l'Intérieur.

"Il y a eu au moment où je vous parle plus de 187 interpellations", a annoncé le ministre lors d'un déplacement à Roubaix dans le cadre de ces opérations.

Ce chiffre inclut l'action entreprise le 19 mars à Marseille, ainsi que des opérations simultanées lundi matin dans le Nord, dans l'agglomération lyonnaise, à Dijon et en région parisienne -- notamment à Sevran (Seine-Saint-Denis) et Colombes (Hauts-de-Seine)-- a précisé son cabinet.

"Nous avons un objectif de 850 personnes à interpeller", a déclaré M. Darmanin, soulignant qu'il souhaitait "démanteler des points de deal en intégralité", en incluant les "têtes de réseau". "Nous sommes à peu près à un quart de cet objectif."

"Notre travail collectif, c'est de montrer à tous les habitants, et surtout à ceux des quartiers populaires, que la sécurité, c'est pour eux", a-t-il précisé.

Le ministre a annoncé que d'autres opérations de ce type seraient menées "dans plusieurs autres agglomérations dans les jours et les semaines qui viennent".

Elles seront destinées à "porter un coup d'arrêt aux trafics de drogues" et à "assurer l'ordre républicain", avait indiqué le président Emmanuel Macron, qui s'était déplacé la semaine passée à la Castellane, une cité de Marseille gangrénée par les trafics et où a été lancée la première action "Place nette XXL".

\- "Pieuvre" -

"Soit nous lâchons le travail contre la drogue et alors nous sommes comme les Pays-Bas, comme la Belgique, parfois comme l'Espagne, comme d'autres pays d'Amérique du sud, aux mains des narcotrafiquants", soit "nous luttons contre une pieuvre dont on ne doit pas simplement couper les pattes mais atteindre la tête", a déclaré M. Darmanin.

Dans le Nord, où près de 900 policiers ont été mobilisés, le préfet a fait état 74 interpellations lundi matin, soulignant que l'opération était "multi-délinquance", avec un focus sur les stupéfiants.

Un demi-kilo d'héroïne, quatre armes et 70.000 euros ont été saisis au moment de la visite du ministre, a annoncé Thierry Courtecuisse, directeur interdépartemental de la police nationale, faisant état de "saisies immobilières en perspective".

Des opérations ont notamment eu lieu à Lille, Tourcoing et Roubaix, a précisé M. Darmanin. Il a estimé que les "difficultés" rencontrées par Roubaix, une des villes les plus pauvres de France, venaient comme à Tourcoing "notamment du trafic de drogue du fait de la proximité avec la Belgique".

"On est en train de leur demander de vider la mer avec une petite cuillère", a estimé le député insoumis David Guiraud, présent lors de la visite, en estimant que "le compte n'y est pas pour Roubaix" en matière d'effectifs "au niveau de la brigade des stups (...) de la protection des mineurs, de la police judiciaire".

"Qu'on fasse des opérations contre le trafic de drogue, pourquoi pas, mais les effectifs de police seront encore en souffrance", a-t-il réagi.

Dans l'agglomération lyonnaise, M. Darmanin a indiqué que l'opération avait lieu dans le quartier du Tonkin, à Villeurbanne, où il s'était rendu vendredi.

A Marseille, 900 policiers, gendarmes et douaniers, avaient été mobilisés au premier jour de l'opération dans la ville et dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture.

Trois jours après le lancement de l'opération, 22 kilos de stupéfiants avaient été saisis, 71 personnes placées en garde à vue, plus de 385.000 euros en liquide ou en avoirs et quatre armes saisies.

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