Finlande: un jeune de 12 ans tue un enfant par balles dans une école

Des policiers finlandais sur le site d'une fusillade dans une école à Vantaa, le 2 avril 2024

By Anna KORKMAN et Alessandro RAMPAZZO

Helsinki (AFP) - Un jeune de douze ans a ouvert le feu et tué un enfant de son école à Vantaa, au nord de la capitale finlandaise Helsinki, blessant gravement deux autres enfants avant d'être arrêté.

La police a annoncé avoir été dépêchée sur les lieux peu après 09H00 locales (06H00 GMT) dans cette école qui accueille 800 élèves de 7 à 15 ans, répartis sur deux sites, et le suspect a été appréhendé vers 10H00 à Helsinki.

"Aujourd'hui, après 9 heures, une fusillade a eu lieu à l'école élémentaire Viertola de Vantaa (...) au cours de laquelle un élève de 6e année de l'école est décédé", a dit Ilkka Koskimäki, un responsable de la police lors d'une conférence de presse. Il a été tué sur le coup.

"Deux enfants ont également été gravement blessés", a-t-il ajouté.

Les drapeaux sur tous les bâtiments et institutions publics vont être mis en berne mercredi à 08H00 pour marquer le deuil des Finlandais, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

L'arrestation du jeune suspect, scolarisé dans la même école, "s'est déroulée dans le calme" et il était en possession d'une arme à feu, selon les policiers.

L'arme appartient à un proche de l'auteur des coups de feu et une enquête a été ouverte pour meurtre et tentative de meurtre.

Ce jeune ne sera pas incarcéré car il a moins de 15 ans et ne peut donc être reconnu pénalement responsable, a précisé Markku Särkkä, autre responsable de la police. Il sera remis aux services sociaux après son interrogatoire qui a eu lieu ce jour.

"La police enquête sur le mobile de l'acte et les raisons derrière cet incident", a indiqué la police sur son site dans l'après-midi, citant M. Särkkä.

\- Enfants confinés-

Une vidéo, diffusée par le quotidien Iltalehti et présentée comme l'arrestation du suspect, montre deux policiers maintenant au sol une personne allongée sur le ventre.

Un témoin a dit au quotidien que les tirs avaient résonné dans la cour.

"Dans un premier temps, je n'ai pas compris qu'il s'agissait d'une arme. Il y a ensuite eu un cri terrible et des enfants ont couru dans la cour", a-t-il dit.

Un parent, Janne Savolainen, a raconté avoir été en contact avec sa fille pendant que les élèves étaient confinés dans leur classe.

"Elle a pu m'envoyer des messages WhatsApp, disant qu'ils étaient assis par terre et attendaient les consignes des instituteurs", a-t-il raconté à l'AFP faisant part de son "immense surprise" qu'un tel drame ait eu lieu à cet endroit habituellement calme.

Un enfant de l'école interrogé par l'AFP a déclaré que lui et ses camarades venaient de sortir de leur classe pour le sport quand les enseignants leur ont crié de rentrer à l'intérieur et de s'asseoir par terre.

Les élèves ont été gardés toute la matinée dans leur classe avant de pouvoir retrouver leurs parents à la mi-journée, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des parents ont assuré aux journalistes que les tirs avaient eu lieu dans une salle de classe mais la police n'a pas voulu de donner de détails sur les circonstances du drame.

\- Précédents dans les années 2000 -

"Je ne peux qu'imaginer la douleur et l'inquiétude ressenties par de nombreuses familles actuellement", a réagi la ministre de l'Intérieur, Mari Rantanen sur X.

Le Premier ministre Petteri Orpo s'est dit "profondément choqué" par cet événement, ajoutant que ses pensées allaient aux victimes, à leurs parents, aux autres élèves et aux enseignants.

Le pays nordique a connu deux tragédies similaires au début des années 2000.

En novembre 2007, un homme de 18 ans avait ouvert le feu dans une école (collège et lycée) de Jokela, à une cinquantaine de kilomètres au nord de la capitale Helsinki, tuant huit personnes : le directeur, l'infirmière et six élèves. L'assaillant s'était suicidé après l'attaque.

Un an plus tard, en septembre 2008, une fusillade a eu lieu dans une école professionnelle de Kauhajoki (ouest), perpétrée par Matti Juhani Saari, 22 ans, tuant dix personnes. Il s'est lui aussi suicidé peu après.

Depuis, des centaines d'écoles ont été menacées d'actes similaires, selon la revue Journal of Scandinavian Studies in Criminology and Crime Prevention qui pointe les problèmes de santé mentale comme raison principale derrière ce fléau.

© Agence France-Presse