Gaza, la zone la plus meurtrière au monde pour les humanitaires

Largage d'aide humanitaire par avion sur la bande de Gaza ©AP Photo/Mahmoud Essa

La mort lundi des 7 travailleurs de l'ONG World Central Kitchen dans des frappes israéliennes à Gaza rappelle que ce territoire est le plus mortel au monde pour les humanitaires, estime l'organisation International Rescue Commitee.

"Nous avons constaté une augmentation significative de l'attention mondiale sur la question de la sécurité des travailleurs humanitaires, en grande partie à cause des nationalités des personnes tuées lundi. C'est gênant mais s'il y a quelque chose de bon à en retirer, c'est peut-être une augmentation de l'attention politique et diplomatique, non seulement sur la sécurité des travailleurs humanitaires, ce qui est important en soi, mais aussi sur la création de conditions permettant de fournir aux Palestiniens de Gaza l'aide nécessaire" analyse Ciarán Donnelly, vice-président du programme international de l'ONG.

Selon son bilan, près de 200 travailleurs humanitaires et 350 soignants ont été tués à Gaza, en six mois de guerre.

La communauté internationale demande des explications à Israël

La porte-parole de la Maison Blanche a fait savoir que le président américain Joe Biden était "indigné" et avait le "cœur brisé" après l'annonce de la mort des sept travailleurs de World Central Kitchen.

Le premier ministre espagnol Pedro Sanchez est beaucoup plus virulent et juge les déclarations des autorités israéliennes "insuffisantes" et" inacceptables". Le chef de l’état-major israélien, Herzi Halevi, reconnaissant une erreur, a évoqué "une mauvaise identification" dans des "conditions très complexes".

L'ONG travaillait en collaboration avec les autorités israéliennes et avait communiqué sa position GPS à l'armée.

Israël a annoncé l'ouverture d'une enquête indépendante mais plusieurs ONG dénoncent leur partialité ou le fait qu'elles soient rarement suivies de sanctions dans l'armée.

Appel à des élections en Israël

En Israël, le premier ministre Benjamin Netanyahou est de plus en plus critiqué.

En plus des manifestations devant le parlement pour réclamer sa démission, Benny Gantz, son rival politique, membre du cabinet de guerre, lui demande d'accepter des élections en septembre.

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