Notre-Dame-des-Landes: la justice déboute Vinci qui réclamait 1,6 milliard d'euros à l'Etat

Le logo de Vinci à l'aéroport Nantes-Atlantique, à Bouguenais, le 25 juin 2016

Nantes (AFP) - La justice a rejeté la demande par Vinci d'une indemnité de près de 1,6 milliard d'euros à l'Etat pour l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, tout en ouvrant la porte à une éventuelle "indemnité couvrant les dépenses" du groupe de BTP, selon une décision consultée par l'AFP.

Le tribunal administratif de Nantes a rejeté "la demande de la société concessionnaire tendant à la condamnation pour faute de l'État à lui verser 1,6 milliard d'euros", a-t-il indiqué dans un communiqué accompagnant la décision publiée mercredi.

"La résiliation de la concession (de l'aéroport) est justifiée par des motifs d'intérêt général", a-t-il affirmé.

Cependant, le tribunal estime que "cette résiliation pour ces motifs ouvre droit à une indemnité couvrant les dépenses exposées par le concessionnaire et son manque à gagner".

"Le montant de cette indemnité sera fixé ultérieurement: le tribunal devra notamment tenir compte des gains procurés à la société Aéroport du Grand Ouest (AGO) ou à ses sociétés actionnaires par leur éventuelle désignation comme nouveaux concessionnaires de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique", dont un nouvel appel d'offres a été lancé en décembre pour son réaménagement.

Détenue à 85% par le groupe français du BTP Vinci, la société AGO réclamait près de 1,6 milliard d'euros, estimant que l'abandon, en janvier 2018, par le gouvernement de l'époque d'une convention conclue par AGO et l'Etat pour la concession d'aéroports -dont celui de Notre-Dame-des-Landes- était "irrégulière".

Dès 2019, la ministre des Transports Elisabeth Borne avait indiqué que l'Etat négociait avec Vinci une indemnité liée à l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ce que Vinci avait formellement démenti.

Né dans les années 1960 et relancé en 2000, le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est depuis devenu un emblème des luttes environnementales en France, avec notamment dès 2009 l'occupation du site par des militants, surnommés les "zadistes".

Son abandon avait entraîné de violentes expulsions et laissé place à un casse-tête foncier pour redistribuer les terres de la Zone d'aménagement différé (ZAD).

Le groupe Vinci gère 12 aéroports en France, parmi lesquels ceux de Lyon-Saint Exupéry, Rennes Bretagne, Toulon-Hyères et Nantes-Atlantique, et 70 à travers le monde, selon son site officiel.

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