Wall Street finit divisée, la technologie plombée par Netflix et Nvidia

Le quartier de Wall Street, à New York

New York (AFP) - La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé vendredi, plombée par les grands noms de la technologie qui ont été entraînés dans leur chute par les perspectives décevantes de Netflix.

L'indice Dow Jones a gardé la tête hors de l'eau, gagnant 0,56% à 37.986,40 points. Mais le Nasdaq a chuté de 2,05% à 15.282,01 points et le S&P, en perte pour la sixième séance d'affilée, a cédé 0,88% à 4.967,23 points.

L'indice élargi, le plus représentatif du marché, est ainsi symboliquement passé sous la barre des 5.000 points pour la première fois depuis février.

Les inquiétudes géopolitiques autour de la confrontation entre Israël et l'Iran, l'éloignement d'une réduction des taux de la banque centrale américaine (Fed) et l'appréhension d'une série de résultats de sociétés la semaine prochaine ont désorienté les investisseurs et les ont rendu prudents.

"L'élément d'incertitude géopolitique reste bien présent, tout comme celui relatif à la réduction des taux d'intérêt", a résumé Patrick O'Hare de Briefing.com.

L'analyste soulignait qu'un des responsables de la banque centrale, Neel Kashkari de l'antenne de la Fed de Minneapolis, membre non-votant du Comité monétaire cette année, "a suggéré que la Fed pourrait attendre 2025 avant de baisser les taux".

Le Dow Jones est parvenu à rester dans le vert car, selon Peter Cardillo de Spartan Capital, le marché avait déjà pris en compte les représailles d'Israël contre l'Iran qui sont restées limitées.

Plusieurs explosions ont été signalées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, de hauts responsables américains cités par la presse faisant état d'une attaque israélienne en représailles aux tirs de drones et de missiles contre Israël le week-end dernier.

Plusieurs titres bancaires ou financiers ont aidé l'indice des valeurs vedette à demeurer en territoire positif.

Ainsi American Express a gagné 6,23% à 231 dollars après que le groupe de cartes de crédit a annoncé de bons résultats, grâce à une augmentation des dépenses des consommateurs et après avoir attiré de nouveaux clients.

D'autres groupes financiers se sont bien comportés comme JPMorgan Chase (+2,51%), Bank of America (+3,35%) ou l'assureur Travelers (+1,68%).

Du côté du Nasdaq en revanche, la technologie a pris l'eau, entraînée par une déception du côté des résultats de Netflix.

Au total, les "Sept Magnifiques" que sont les grands noms de la tech allant de Microsoft à Nvidia en passant par Apple, Amazon, Meta, Alphabet et Tesla, ont rendu à eux seuls plus de 900 milliards de dollars de capitalisation à Wall Street cette semaine.

Le leader du streaming Netflix avait pourtant annoncé de bons résultats jeudi après la clôture du marché, ayant drainé au cours du trimestre 9 millions de nouveaux abonnés pour les porter à 270 millions. Mais l'action, qui a doublé sur un an, a fondu de 9,09% à 555 dollars.

Le groupe, qui a réalisé un bénéfice trimestriel de 2,3 milliards de dollars, a prévenu que ses gains d'abonnés seraient plus faibles à l'avenir et c'est ce que les investisseurs ont retenu. Netflix a en outre annoncé qu'il ne divulguerait plus ses chiffres trimestriels concernant les abonnés.

Autre vif recul, celui de Nvidia: le concepteur de puces pour l'intelligence artificielle (AI), coqueluche des investisseurs à Wall Street, a lâché 10% à 762 dollars.

D'autres fabricants de semi-conducteurs et micro-processeurs ont aussi perdu les faveurs des boursiers, notamment le fabricant de serveurs et de solutions de stockage Super Micro Computer (SMCI), très recherché pour le secteur de l'IA, qui a fondu de 23,14%.

Tesla à son plus bas niveau depuis plus d'un an (147 dollars) a encore perdu 1,92%.

Cette correction des valeurs technoloqiques intervient alors que les investisseurs se positionnent avec anxiété avant les annonces de résultats la semaine prochaine.

Dans le secteur, les comptes de Tesla, Meta, Intel, Microsoft et Alphabet sont attendus la semaine prochaine.

"A ces résultats vont s'ajouter deux importants indicateurs macro-économiques", rappelait Peter Cardillo, en référence à une première estimation de la croissance américaine au premier trimestre attendue jeudi et à l'inflation PCE, mesure favorite de la Fed pour jauger de l'évolution des prix, vendredi.

© Agence France-Presse