Le Cube : qu'a raconté Viktor Orban pour défendre le programme européen de son parti ?

Viktor Orban, avril 2024 ©Szilard Koszticsak/MTI via AP

Viktor Orbán a affirmé que le Fidesz, son parti de droite populiste, avait remis l'économie hongroise sur pied après sa mise en faillite par la gauche.

Pourtant, la Hongrie n'a pas fait faillite en 2009, dernière année du mandat de l'ancien Premier ministre Ferenc Gyurcsány. La commission "main propre", convoquée après la victoire électorale de M. Orbán en 2010, n'a pas non plus trouvé de preuves substantielles de malversations financières.

M. Orbán a aussi déclaré qu'"en Hongrie aujourd'hui, un million de personnes de plus ont un emploi". Il a ajouté que le Fidesz avait plus que triplé le salaire minimum et le salaire moyen depuis son arrivée au pouvoir.

C'est vrai, même si László Csaba, professeur d'économie politique, a déclaré au Cube que la valeur du PIB hongrois en euros est à peine supérieure à ce qu'elle était il y a dix ans.

M. Orbán a également affirmé que l'économie hongroise avait presque doublé en 14 ans. C'est vrai en valeur nominale, mais cela ne reflète pas les évolutions réelles. Selon Eurostat, la Hongrie est l'un des États membres de l'UE où la consommation individuelle réelle par habitant est la plus faible, se situant à 28 % en dessous de la moyenne de l'UE.

La question de la guerre menée par la Russie en Ukraine

Viktor Orban a affirmé que c'est uniquement grâce au Fidesz que la Hongrie est restée en dehors de la guerre, et que "les gouvernements pro-guerre et les bureaucrates de Bruxelles" financent la gauche hongroise, qui serait selon lui en faveur de la guerre.

Zsolt Enyedi, professeur de sciences politiques, a lui déclaré au Cube qu'il n'existait pas de "gauche pro-guerre" en Hongrie, tous les partis étant opposés au conflit. Mais il indique que des organisations occidentales ont effectivement aidé à financer les partis d'opposition hongrois, afin de réduire les disparités entre leurs dépenses et celles du Fidesz.

Et que dire de l'affirmation de M. Orbán selon laquelle les dirigeants européens sont à deux doigts d'envoyer des troupes en Ukraine ?

Le président français Emmanuel Macron a en effet évoqué la possibilité que des soldats de l'OTAN assistent Kyiv sous une forme ou une autre, si l'Ukraine en faisait la demande.

Le président polonais Andrzej Duda a également suggéré que son pays pourrait accueillir des armes nucléaires.

Mais même si cela se produisait, la plupart des experts s'accordent à dire que cela ne signifierait pas que la guerre est à deux pas, selon M. Enyedi.

Restez à l'écoute du Cube pour d'autres vérifications des faits à l'approche des élections européennes !

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