Toujours des "difficultés" de recrutement de professeurs des écoles, admet Belloubet

La ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet à la sortie de l'Elysée, le 24 avril 2024 à Paris

Paris (AFP) - La ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet a reconnu jeudi qu'il y aurait de nouveau un déficit de professeurs des écoles titulaires à la rentrée prochaine "dans certaines académies", notamment celles de Versailles et Créteil.

"Nous savons que nous sommes en difficulté pour le recrutement des enseignants, dans certaines académies", a-t-elle souligné sur Franceinfo.

"Il est vrai qu'à Versailles et à Créteil, puisque les concours sont régionalisés nous savons qu'il y a des difficultés de recrutement. (...) Dans ces académies-là, bien entendu, nous allons devoir recruter des personnels contractuels pour la rentrée prochaine", a ajouté la ministre.

"Cela fait plusieurs années que nous sommes en butte à cette difficulté, mais nous avons une réponse de long terme qui sera à l'oeuvre dès la rentrée prochaine, nous allons modifier la formation initiale de nos professeurs", a souligné Mme Belloubet, rappelant la réforme annoncée début avril par le président de la République Emmanuel Macron.

Selon le FSU-SNUipp, le bilan quasi-définitif des résultats d'admissibilité au concours de professeurs des écoles est "très inquiétant car cela présage des pertes de postes lors de l’admission notamment dans les académies régulièrement déficitaires".

Selon le premier syndicat du primaire, le ratio de candidats éligibles par poste est de 1,46 en moyenne au niveau national mais est inférieur à un pour Créteil (0,71 candidat par poste contre 0,63 en 2023), Versailles (0,60 contre 0,65 en 2023) et la Guyane (0,40, contre 0,48 en 2023).

"Dans ces académies déjà déficitaires depuis plusieurs années, la rentrée s’annonce d’ores et déjà compliquée", s'alarme sa secrétaire générale Guislaine David, qui observe aussi la "baisse continue" de candidats admissibles à Paris (1,35 cette année, contre 1,43 en 2023 et 1,83 en 2022).

D'autres académies affichent en revanche des taux beaucoup plus confortables, comme Strasbourg (2,36 candidats par poste) ou Poitiers (2,55), selon ce syndicat.

Nicole Belloubet compte sur la modification de la formation initiale des enseignants pour lutter contre ce problème récurrent: "C'est une réforme très structurante, très enthousiasmante", a-t-elle estimé, en rappelant que les aspirants professeurs passeraient le concours à Bac+3 et non plus Bac+5.

"Et puis dans les deux années qui suivent vous allez poursuivre votre formation en étant indemnisé ou rémunéré, 900 euros la première année 1.800 la deuxième année, et en passant un master", a-t-elle conclu.

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