Plusieurs centaines de militants d'ultradroite manifestent à Paris

Plusieurs centaines de militants d'ultradroite défilent le 11 mais 2024 à Paris à l'appel d'un "Comité du 9-mai" pour commémorer la mort de l'un d'entre eux, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994

Paris (AFP) - Plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé samedi après-midi à Paris sans incident à l'appel d'un "Comité du 9-mai" pour commémorer la mort de l'un d'entre eux, Sébastien Deyzieu, décédé accidentellement en 1994, ont constaté des journalistes de l'AFP.

La préfecture de police de Paris (PP) avait initialement interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public.

Mais, le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure, estimant dans un jugement rendu samedi matin qu'elle portait "une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester".

Derrière une banderole "Sébastien présent" et au milieu de drapeaux barrés de la croix celtique, les militants (500 selon une source policière) ont marché de Port-Royal jusqu'à la rue des Chartreux, où ils se sont recueillis devant l'immeuble où Sébastien Deyzieu a fait une chute accidentelle mortelle lors d'une manifestation.

Encadré par un service d'ordre encagoulé et surveillé par d'importants effectifs des forces de l'ordre, le défilé s'est déroulé sans incident.

A quelques centaines de mètres du point de départ du défilé de l'ultradroite, des militants antifascistes avaient déployé des stands et une buvette pour dénoncer leur rassemblement.

"Aujourd'hui y a des néonazis qui manifestent a nouveau année après année dans les rues de la capitale", a déploré auprès de l'AFP un porte-parole de l'organisation la Jeune garde antifasciste, Raphaël Arnault. "Nous on est là pour montrer nos positions, avec une alternative à leurs idées."

En 2023, le défilé du "Comité du 9-mai", qui n'avait pas été interdit, avait déclenché une vive polémique.

Quelque 600 militants d'ultradroite, en majorité habillés de noir et le visage masqué, avaient défilé dans les rues de Paris en exhibant des drapeaux avec des croix celtiques et en scandant "Europe jeunesse révolution", le slogan du syndicat d'étudiants d'extrême droite Gud (Groupe union défense).

En réaction à la polémique, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé aux préfets d'interdire toutes les manifestations et réunions d'ultradroite.

A Paris, le tribunal administratif a, depuis, suspendu plusieurs fois, au nom de la liberté de manifester, des arrêtés d'interdiction pris par le préfet de police de Paris Laurent Nuñez.

© Agence France-Presse