Un mur "à la Trump" autour de l'UE, plus de "Made in Europe" : la droite française lance sa campagne européenne.

François-Xavier Bellamy, candidat des Républicains (LR) aux élections européennes ©Stephane de Sakutin/Copyright 2019 The AP. All rights reserved

En retard dans les sondages pour les prochaines élections européennes, le candidat de la droite française François-Xavier Bellamy cherche désespérément à booster sa campagne.

Annonçant le programme du parti Les Républicains ce mardi à Paris, l'eurodéputé a décidé d'axer sa campagne sur deux thèmes : l'immigration et la souveraineté européenne.

Immigration : construire un mur européen ?

Le candidat se dit favorable à la construction de murs physiques aux frontières de l'UE - une idée qui rappelle la promesse phare de l'ancien président américain Donald Trump en 2016.

La droite envisage également de maintenir une "clause de sauvegarde" dans laquelle chaque pays membre pourrait rétablir le contrôle de ses propres frontières en cas d'urgence.

En matière de souveraineté européenne, le programme est vaste. Selon M. Bellamy, pour redevenir forte, "l'Union européenne doit profondément changer de cap".

"Notre continent tout entier traverse une crise profonde. Et l'enjeu est double : Le déclin de l'Europe dans le monde et le déclin de la France en Europe".

Cela signifie qu'il faut moins de réglementation et de règles et investir davantage dans la technologie ainsi que dans la réindustrialisation du continent.

Pour le candidat de droite, la souveraineté signifie également investir davantage dans une défense européenne commune.

"Je propose que tous les États européens augmentent leur contribution à l'effort de défense collective à hauteur de 3 % de leur PIB", pour l'OTAN, un groupe de 32 pays d'Europe et d'Amérique du Nord dont la mission est de protéger les peuples et les territoires de ses membres.

Pas de second mandat pour Ursula von der Leyen

Pour atteindre ces objectifs, M. Bellamy est clair : son parti ne votera pas pour l'actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui fait partie de son Parti populaire européen (PPE) à Bruxelles.

Le candidat de droite a également assuré qu'il était à la tête du seul parti de droite en France capable de faire entendre la voix de son pays à Bruxelles.

"Nous serons les représentants des Français au sein du premier parti politique européen, le Parti populaire européen, auquel nous appartenons. Nous sommes la seule liste qui peut permettre aux français, de faire demain la décision dans le débat européen."

Interrogé sur la manière dont son parti pourrait influencer le PPE si Mme von der Leyen était réélue, François-Xavier Bellamy a insisté sur le fait que d'autres eurodéputés au sein du parti sont prêts à voter contre elle.

"Nous ne voulons pas donner un second mandat à Ursula von der Leyen. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cette position est loin d'être marginale et qu'elle est partagée par une grande partie des formations politiques qui composent le PPE".

Mais avec seulement 8% des intentions de vote, le parti de la droite traditionnelle se retrouve coincé entre le parti Renaissance du Président français Emmanuel Macron qui penche vers le centre-droit et le parti d'extrême droite, le Rassemblement national actuellement en tête des sondages avec 32%.

© Euronews