La violence à l'encontre des politiciens augmente en Allemagne

Matthias Ecke candidat SPD, attaqué et battu alors qu'il était en campagne. ©Jan Woitas/(c) Copyright 2024, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten

Le mois dernier, un élu social-démocrate, Matthias Ecke, a passé plusieurs jours à l'hôpital après avoir été battu alors qu'il collait des affiches de campagne.

La semaine dernière, Yvonne Mosler, candidate des verts, a reçu des crachats et des menaces alors qu'elle tractait sur la voie publique.

Pour elle, ces actes ont pris une dimension tout à fait nouvelle depuis quelques temps.

"Il n'est plus question, comme auparavant, de dire simplement "non, ça ne m'intéresse pas". Maintenant, il y a des agressions verbales répétées. Il y a des insultes, des remarques stupides, et non seulement un désintérêt, mais aussi une agression caractérisée" explique-t-elle.

"La démocratie signifie que les citoyens ont le choix entre différents partis et que ces partis ont la possibilité de se présenter aux citoyens. Et la démocratie atteint ses limites là où elle rencontre la violence.", déplore Yvonne Mosler

Les violences en hausse constante depuis 2019

Les violences à l'encontre des personnalités politiques ont augmenté à un rythme alarmant. Le nombre d'attaques a quasi doublé depuis 2019.

Les attaques contre des politiciens en 2023 en AllemagneSource : Bundestag

Selon des données provenant du Bundestag, le Parlement allemand, les attaques contre les politiciens verts ont presque triplé au cours des cinq dernières années, tandis que la violence contre les politiciens de l'AfD a diminué dans le même temps d'environ 20 %.

Selon Beatrix von Storch député du parti d'extrême droite, AfD, "la violence est un phénomène auquel nous (politiciens) sommes confrontés quotidiennement. Il ne s'agit pas seulement de moi, qui suis peut-être une figure plus connue, mais de chacun d'entre nous. Cela peut arriver à chacun d'entre nous. Et c'est une histoire qui dure depuis des années."

Ce n'est donc pas seulement arrivé récemment, mais aussi il y a des années. Pour ma part, j'ai été attaquée physiquement, et ma voiture a été brûlée." ajoute-t-elle.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a récemment estimé que ce vent de violence était "une menace pour la démocratie et que la résignation n'était pas une option."

© Euronews