Rassemblement à Paris après l'incendie de la synagogue de Rouen

La synagogue de Rouen. ©Oleg Cetinic/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

La vague d’antisémitisme qui secoue la France depuis plusieurs semaines en lien avec la guerre à Gaza a franchi un nouveau seuil ce vendredi : la synagogue de Rouen (Seine-Maritime) a été partiellement incendiée. Si aucune victime n’est à déplorer, des dégâts ont été constatés et nécessiteront des travaux de réhabilitation.

Cette attaque a aussitôt suscité une onde de choc en France ainsi que dans la communauté juive. A Paris, place la République, quelque 200 personnes se sont rassemblées vendredi à l’appel d’étudiants juifs. Certains ont arboré des drapeaux français et israéliens. Les manifestants ont allumé des bougies pour le début du Shabbat.

La maire de Paris Hidalgo était également présente. Voici ce que Anne Hidalgo a déclaré : "Nous ne toucherons pas aux cheveux d'un juif, nous ne toucherons pas aux synagogues, ni à d'autres lieux de culte, qu'il s'agisse de mosquées, d'églises, de temples. Nous n'y toucherons pas parce que c'est notre liberté. C'est notre joie de vivre." dans la diversité, dans cette diversité et dans cette tolérance qui est et constitue l'ADN de cette ville."

300% d'augmentation d'actes antisémites

Le Premier ministre français Gabriel Attal a déclaré ce mois-ci que la forte augmentation des actes antisémites en France qui a suivi l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre s'est poursuivie cette année. Les autorités ont enregistré 366 actes antisémites au cours des trois premiers mois de 2024, soit une augmentation de 300 % par rapport à la même période de l'année dernière, a déclaré Attal.

Plus de 1 200 actes antisémites ont été signalés au cours des trois derniers mois de 2023, soit trois fois plus que sur l’ensemble de 2022, a-t-il déclaré.

L’auteur de l’attaque abattu par la police

Alors que les policiers poursuivent leurs investigations quant aux circonstances de cette attaque, qui n'a pas été qualifiée de terroriste à ce stade, le profil de l'incendiaire est désormais connu. Il s'agit d'un ressortissant algérien, arrivé en France en 2020 et qui faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire après avoir été débouté du droit d'asile. L'homme n'était pas fiché S et n'avait pas d'antécédents judiciaires en France.

Selon les premiers élément de l'enquête, l'incendiaire serait parvenu à déjouer la surveillance de l'édifice et est parvenu à jeter un engin incendiaire dans le bâtiment. Rapidement repéré, l'assaillant a été abattu par un policier malgré plusieurs sommations lui ordonnant de se rendre. L'homme était armé d'un couteau et d'une barre de métal et s'apprêtait à agresser un policier.

Le ministre français de l’Intérieur qui s'est rendu sur place a déclaré que l’attaque était "clairement" antisémite et a annoncé que le policier qui a neutralisé l'incendiaire serait décoré pour sa bravoure.

Une double enquête a été ouverte dont l'une devra établir les circonstances exactes de la neutralisation de l'assaillant.

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