Sur la “route d’Horus”, les vestiges d’une “maison de repos” vieille de 3 400 ans

Carole Raddato

Le concept de maison de repos ne nous est pas inconnu, mais comme souvent, nous n’avons rien inventé, si l’on peut dire. Ces établissements existaient il y a fort longtemps. Récemment, une “maison de repos” en briques de boue vieille de 3 400 ans a été mise au jour. Le roi Thoutmôsis III (1481-1425 av. J.-C.), sixième pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne, aussi appelé Thoutmôsis le Grand, s’y arrêtait certainement entre deux opérations militaires ou autres vastes projets de construction, pour faire une halte et se ressourcer avant de repartir.

Sur la “route d’Horus”, les vestiges d’une “maison de repos” vieille de 3 400 ans

Si les chercheurs voient sur ce site un établissement de repos, royal certes, mais rien d’autre, c’est du fait de la rareté des tessons de poterie révélés intacts et de sa disposition architecturale – deux grandes salles rectangulaires à piliers et leurs autres pièces, le tout derrière un mur fortifié -. Situé le long du canal de Suez, à environ 160 km au nord-est du Caire, au début d’une voie antique baptisée “route d’Horus”, ce site semble parfait pour un tel usage. Et si l’on se replace à l’époque de Thoutmôsis III, cette piste traverse un désert et était parsemée de forteresses et autres installations militaires. De fait, la “route d’Horus” était fréquemment empruntée par les troupes égyptiennes pour leurs diverses missions.

Le roi Thoutmôsis III aurait pu y séjourner entre deux campagnes

Il se pourrait donc que Thoutmôsis III ait pu lui-même utiliser ce bâtiment, avant ou après telle ou telle campagne de conquête de l’empire égyptien. Une théorie que certains nuancent cependant. En effet, de nombreuses datations réalisées autour de la maison de repos sont ultérieures à la période de Thoutmôsis III. Il faudra d’autres études et analyses pour bien cerner les dates d’utilisation de bâtiment.

Quoi qu’il en soit, cette découverte nous renseigne sur certains aspects cruciaux de l’histoire militaire de l’Égypte du Nouvel Empire (entre 1590-1085 av. J.-C.) et notamment dans le Sinaï. Avec le temps, ce site a aussi servi de cimetière. Plusieurs sépultures de la XXIᵉ dynastie (vers 1069-943 av. J.-C.) jusqu’à la XXVᵉ dynastie (743-656 av. J.-C.) ont été mises au jour.

Lire la source


A lire aussi